L’éducation somatique

Le mot «soma» vient du grec et depuis Hésiode signifie «corps vivant».

L’éducation somatique est un nouveau champ disciplinaire qui rassemble des méthodes développées depuis plus d’un siècle et orientées vers l’apprentissage de la prise de conscience du corps en mouvement dans l’espace. Le Regroupement pour l’éducation somatique définit celle-ci comme le champ disciplinaire d’un ensemble de méthodes  qui ont pour objet l’apprentissage de la conscience du corps vivant (le soma) en mouvement dans son environnement.  L’éducation somatique tient de l’art et de la science. Elle s’intéresse à l’apprentissage des processus d’interaction synergétique entre la conscience, le mouvement et l’environnement.

Pour en savoir plus : 

Les diverses méthodes d’éducation somatique partagent un but fondamentalement semblable: apprendre à raffiner le sens kinesthésique et proprioceptif pour agir avec une efficacité, une expression, un plaisir accrus, et une douleur moindre. En fait, le cheminement en éducation somatique implique l’acquisition de connaissances extérieures et objectives concernant le corps autant qu’une démarche plus intérieure, celle de l’éveil et de l’élargissement de la conscience corporelle dans le mouvement. Les éducateurs somatiques sont ainsi des agents d’éducation de la conscience dans et par le mouvement. Différents dossiers thématiques ont été constitués par le Regroupement de l’éducation somatique, concernant les diverses applications que l’on peut faire de ces méthodes. Il en existe un qui porte particulièrement sur l’éducation somatique et l’art.

 

L’éducation somatique est à considérer comme un sous-ensemble du domaine de la somatique, tel que défini par Thomas Hanna. On peut aussi relier l’éducation somatique au domaine philosophique plus récent de la soma-esthétique, tel que défini par Richard Shusterman. C’est Yvan Joly qui est le chef de file du concept de l’éducation somatique au Québec et qui a contribué à le clarifier et à le diffuser à travers le monde. Ce sont les fondements théoriques de l’éducation somatique qui font de celle-ci un puissant outil de changement dans le domaine de la santé, de l’éducation et des arts, comme de la vie quotidienne, comme en témoigne depuis des années Sylvie Fortin, chercheure émérite de la faculté des arts de l’UQÀM.

 

Ces fondements théoriques auxquels Yvan Joly et Odette Guimond ont consacré un cours entre 2001 et 2008 dans le cadre du Diplôme d’Études Supérieures Spécialisées en éducation somatique au département de danse de l’UQÀM, trouvent à l’heure actuelle des confirmations dans les récentes découvertes scientifiques. Ils entretenaient une résonance depuis plus de cent ans, avec différentes traditions orientales et avec certaines approches artistiques. Les différentes méthodes d’éducation somatique constituent à l’heure actuelle des techniques de pointe, tant dans le domaine des sciences que dans celui des arts.

 

Odette Guimond a consacré un certain nombre d’articles à l’éducation somatique et s’intéresse plus particulièrement depuis près de 40 ans, à l’intégration de la méthode Feldenkrais d’éducation somatique au travail scénique. L’écriture de la thèse de doctorat (1987, inédite) portant sur l’Acteur et le corps apparent a constitué un jalon important dans la réflexion qui a nourri sa pratique. Elle travaille à un manuel d’introduction à l’éducation somatique.